Il y a quelques années, en arrivant sur mon multi-niveaux, j’ai commencé par travailler par projets.
Je partage aujourd’hui avec vous une aventure exclusive de Loup et Louve ! Il s’agit de …… Loup et Louve sur l’île aux monstres ! Ce projet fait suite aux aventures de Loup et Louve dans l’espace (article à venir). Petit résumé : Loup et Louve ont quitté l’école pour partir en vacances mais leur bateau a fait naufrage et ils ont échoué sur l’ile aux monstres. Ils vont devoir affronter de nombreuses épreuves pour rejoindre l’avion qui les ramènera à l’école !
Voici les albums exploités pendant cette aventure.
Va-t’en, grand monstre vert ! écrit par Ed Emberley
Le monstre du tableau, écrit par Méli Marlo et illustré par Claire Le Grand
La couleur des émotions, écrit par Anna Llenas
Petite explication sur ma manière de procéder. Toutes les deux ou trois semaines, nous recevons un colis à l’école avec une lettre de loup et louve et du matériel pour réaliser des activités et un nouvel album à chaque fois. Bien sûr, je n’ai pas créé toutes les activités moi-même de toutes pièces. J’en ai emprunté par-ci par-là.
Je vous partage donc tous les courriers, mes fiches de prep et les documents que j’ai réalisés. Attention je ne partage que les documents que j’ai réalisés moi-même. Pour les autres, il faudra faire la recherche vous-même sur le net ou les créer ! Je respecte le travail des collègues et je ne diffuserai pas leur travail sans leur autorisation !
Les courriers
Ils sont à la base de la motivation des enfants. Nous les lisons en classe entière toutes sections confondues. Les enfants adorent écouter les lettres de leurs amis loup et louve.
Note : les courriers sont nommés 4, 5 et 6 car ils suivent 3 autres courriers où Loup et Louve sont dans l’espace (article à venir). Néanmoins, ils peuvent être utilisés sans faire la partie sur l’espace. En revanche, nous parlons de Noël dans ces courriers. Par conséquent, ils sont destinés à être travaillés en période 2 si vous n’y apportez pas de modifications.
A chaque courrier est jointe une carte qui montre l’avancement de loup et louve sur leur parcours. Les enfants voient ainsi le chemin qui reste à parcourir et les monstres restants !
Petit souci avec la carte 1, je la mets en ligne dès que possible…
Tout d’abord un tableau récapitulatif des idées d’activités à mettre en place autour de cet album. Tout n’est pas détaillé dans le tableau. Lorsque c’est détaillé, cela signifie que j’ai rédigé une fiche de prep. Je mets également les fiches de prep associées et, le cas échéant, les documents créés.
Cela faisait plusieurs années que ma collègue et moi (ben oui on est que deux dans l’école !), nous avions envie de nous lancer dans le jardinage. Deux années de suite, ce projet a été reporté (un congé maternité, un confinement). Cette année, je me suis enfin jetée à l’eau. J’avoue que c’était un peu sur un coup de tête, je n’avais pas vraiment réfléchi à l’organisation, je me suis plus dit qu’il faisait beau et que c’était le moment des semis ! J’ai envoyé un mail aux parents d’élèves en leur demandant de ramener des graines et des plants de légumes et notre récolte a été vraiment énorme. Je n’aurais pas cru cela possible. Alors après quelques séances sur les semis, le vivant, les différences graines pas graines… Nous avons (enfin!) repiqué tout ça sans bêcher… Et voilà ce que ça a donné.
Côté fleurs
Côté légumes et aromates
Bon d’accord ça ne vend pas du rêve. Au fait, je vous ai dit que personnellement je ne suis pas une adepte du jardinage. Je crois que je n’ai pas assez de patience pour ça.
Comme vous pouvez le voir, ce jardin est situé en bordure de route. Il est accessible à n’importe qui.
L’idée de départ était d’en faire un jardin participatif ouvert aux enfants et à leurs familles. En faire leur endroit à eux, leur jardin.
J’ai (encore) envoyé un mail aux parents pour leur expliqué tout ça et quelques jours plus tard, j’ai eu une surprise : des petites mains étaient venues tout désherber (merci à elles) ! Entre temps, avec mon fils, nous avons créé un petit chemin avec les moyens du bord et une famille est venue déposer un cadeau fait maison (encore merci). C’est nettement plus joli ! Les images parlent d’elles-mêmes !
Nous avons déjà récolté des blettes, des salades, des haricots, du basilic. Bientôt viendra le temps de récolter les tomates et les courgettes !
L’année prochaine, j’aimerais ajouter des baies : framboises et myrtilles. Peut-être des fraises. Et aussi construire un épouvantail et un hôtel à insectes. Plein de beaux projets. L’avenir nous dira ce qu’il en est !
Pendant des années, j’ai rédigé mes progressions de manière « classique » sous forme de tableaux. C’est propre, clair et bien net ! Mais bien qu’y passant beaucoup de temps chaque été, je ne suis jamais parvenue à en être satisfaite. Je m’en servais 15 jours ou une période au mieux, mais avec 5 niveaux dans ma classe, je ne suis jamais parvenue à les suivre de manière satisfaisante et à ce qu’elles me soient vraiment utiles. Il y avait trop de feuilles par tableau, trop de tableaux, pas assez rapides d’accès. En en discutant avec mon mari (c’est en réalité plus un monologue pendant lequel il m’écoute poliment en hochant la tête de temps en temps), j’ai pensé que ce qu’il me faudrait c’est avoir tout en un seul coup d’oeil. Ou au moins un domaine entier pour les 4 niveaux. C’est là que j’ai eu l’idée des cartes mentales.
Bien entendu, ces cartes sont personnelles puisqu’elles reprennent mon organisation de classe ainsi que les méthodes que j’utilise. Mais cela peut donner des idées et c’est très rapide à faire. Personnellement, j’utilise le logiciel libre Freemind qui est gratuit.
Les couleurs choisies pour les cartes sont celles que j’utilise dans mon cahier de défis et pour mes rangements en classe. C’est pourquoi, le français est en jaune, les maths sont en jaune, la découverte du monde en vert, l’art en orange….
J’imprime ces cartes en couleur format A3 que je plie en deux et que j’insère dans le merveilleux planner de maisquefaitlamaitresse (qui cette année se présente à ma plus grande joie sous forme de classeur ce qui me permet d’ajouter CE QUE JE VEUX) ! Je les insère partie cahier journal avant chaque début de période. Cela ne me fait QU’une dizaine de feuilles A3 par période (cela parait beaucoup mais en ce qui concerne les 5 niveaux de ma classe c’est quasiment un petit miracle).
Pour l’utilité, retour en fin d’année scolaire après une année de pratique ! Suspense !
Ayant une classe multi-niveaux maternelle-CP, j’ai rapidement été confrontée au besoin d’un enseignement quasiment individuel pour chaque enfant. Evidemment, les besoins d’un enfant de 2 ans ne sont pas les mêmes que ceux d’un enfant de 7 ans. Sa vitesse de « travail » non plus. Et même pour les élèves du même âge, il existe de nombreux écarts.
Ainsi, après 4 mois à me dépatouiller avec mes 5 niveaux dans un fonctionnement « classique » type ateliers tournants en maternelle et enseignement en frontal en CP, j’ai jeté l’éponge ! Je n’en pouvais plus de passer du temps à courir d’un atelier à l’autre, de devoir me rappeler qui avait participé et qui était absent, qui n’avait pas eu le temps de finir et donc devait rattraper…. Sans oublier les coupures de courant intempestives ou des visiteurs inopinés (comme un crapaud ou même la neige), bref toutes ces petites choses qui nous cassent le rythme et qui nous rajoutent du stress au quotidien dans la gestion de classe.
Les usages des collègues
En flânant d’un blog à l’autre (oui oui je flâne), j’ai découvert que de nombreux collègues utilisaient un système d’ateliers bien différent dans lequel les enfants avancent à leur rythme et surtout où chacun choisit ce sur quoi il veut progresser.
Ayant la chance d’avoir beaucoup de matériel à disposition dans ma classe (en terme de quantité, de qualité et de variété), j’ai décidé de mettre en place un cahier de défis. Pour réaliser mon cahier de défis, j’ai d’abord emprunté sa couverture à Fofy à l’école et j’ai mis à ma sauce le fonctionnement de La classe de Marion.
Ce que ça donne dans ma classe
Dans ma classe, le cahier de défis propose des activités de réinvestissement que l’enfant va réaliser en autonomie selon ses envies (en fonction de ce qu’il est capable de faire et parmi un choix défini après un dialogue entre lui et moi). Il permet une progression individuelle puisque chaque enfant a des objectifs différents mais ne demande pas de passer trop de temps en préparation puisque les fiches sont les mêmes pour tous (enfin il faut quand même les faire ces fameuses fiches mais une fois que c’est fait on est à peu près tranquilles !).
Chaque fiche est imprimée sur un papier de couleur : rose pour les activités mathématiques (géométrie ou dénombrement), vert pour les activités de découverte du monde (représentation dans l’espace, reproduction de modèles de construction…), jaune pour les activités langagières et orange pour les activités de graphisme.
Comment je procède En multi-niveaux ?
Je m’explique : à partir de la fin de la Petite Section (période 4 ou 5 selon les enfants), chaque élève se voit remettre un cahier de défis (chez moi un cahier 17*22, 48 pages à couverture polypro violette). Dans ce cahier, les élèves commencent par coller la page de garde (empruntée à Fofy) qu’ils peuvent colorier. Une nouvelle couverture plus personnelle est en cours de fabrication avec ma petite soeur. J’en parlerai dans un prochain article. Puis, je leur donne une ou deux fiches défis à coller dans le cahier à la suite de la page de garde. J’insiste sur le fait qu’ils collent eux-mêmes.
A la place d’un cahier, j’aurais pu relier les fiches défis mais je préfère utiliser un cahier pour deux raisons : d’abord, les enfants apprennent à manipuler un cahier, à coller à l’endroit de gauche à droite et sans sauter de page, sans que la feuille ne déborde ; ensuite cela permet d’ajouter n’importe quel défi à n’importe quel moment sans avoir à passer par la case relieuse.
Présentation d’une fiche défi
Une fois les deux premières fiches collées, j’explique à l’enfant ce que représente la fiche. Voici un exemple de fiche défi. Ici, il s’agit de l’atelier Triolo de chez Nathan. En général, je donne celle-ci en premiers aux élèves car ils connaissent bien l’atelier Triolo. Ils peuvent ainsi se concentrer sur le fonctionnement du cahier de défis et non sur la difficulté de l’atelier à réaliser.
Fiche défi vierge
Fiche défi terminée
Quels ateliers donner et à qui ?
Au début, l’élève est un peu perplexe d’avoir un cahier, mais lorsqu’il comprend grâce au bonhomme que ses réussites sont mises en valeur, il en redemande ! Les premières fois, je ne propose qu’une ou deux fiches à disposition de l’enfant, puis, je lui en propose une dizaine ou une quinzaine, ainsi, il choisit son activité et avance à son rythme.
Je donne les fiches en fonction des capacités des enfants mais aussi après concertation avec eux pour tenir compte de leur sensibilité du moment. Le dialogue engagé avec l’enfant pour choisir les fiches permet non seulement à l’enfant de se projeter dans ses apprentissages futurs mais est également une sorte d’engagement verbal puisque c’est lui qui a choisi ses activités. Il sait qu’il devra terminer ses fiches avant d’en obtenir de nouvelles.
Certains enfants n’auront jamais plus de quatre ou cinq fiches à la fois, car un trop grand choix les empêche de se lancer. Pas de problème, il suffit d’en proposer plus souvent de nouvelles ! D’autres ont besoin que je les guide et que je leur dise tous les jours vers quel apprentissage s’orienter. Encore une fois pas de problème, on en discute ensemble et je lui indique la fiche à travailler en priorité.
Pour m’y retrouver, mais aussi pour permettre à mon Atsem ou à un éventuel remplaçant de coller de nouvelles fiches sans donner n’importe quoi, j’ai agrafé au fond du cahier un tableau récapitulatif des ateliers proposés. J’entoure au crayon de papier les fiches qui pourraient être données à l’enfant (cela signifie qu’il est capable de les réaliser). Lorsqu’une fiche est donnée à l’enfant, la fiche est entourée au stylo. Enfin, lorsqu’elle est validée (c’est-à-dire lorsque l’enfant obtient un bonhomme), on fait une croix au stylo.
Et en cas d’échec ?
Parfois, je surestime la capacité d’un élève à effectuer une fiche. Celui-ci se retrouve donc en difficulté devant son atelier et ne le réussit pas seul. Dans ce cas j’en discute avec lui. Je lui demande s’il pense avoir bien réussi, s’il pense avoir fait seul son travail ou s’il a eu besoin de beaucoup d’aide. Je mets en évidence le besoin d’aide pour lui expliquer que je ne peux pas valider la fiche par un bonhomme qui sourit mais qu’à la place il aura un bonhomme qui veut dire qu’il va devoir refaire la fiche un peu plus tard dans l’année. Jusqu’à présent, les élèves ont toujours bien accepté le fait de devoir refaire. Cela n’est pas perçu comme un échec mais plutôt comme un report de la validation.
Ici, l’élève n’était pas prêt à faire cet atelier de graphisme. Il a donc un bonhomme « non compris, à reprendre »
Comment je range ?
Les ateliers de maths
Les ateliers de langage
Les ateliers explorer le monde (surtout espace et sciences : objets)
J’ai expliqué plus haut que les fiches étaient colorées (rose pour maths, vert pour explorer le monde, jaune pour langage et orange pour graphisme). Grâce à l’APE de l’école, j’ai pu acheter des meubles à bac dans le magasin IKEA. J’ai donc acheté des bacs roses, des bacs jaunes et des bacs verts (je n’ai pas exactement le même vert dans ma classe mais l’idée est là !). Le tout dans de jolis meubles blancs (tours de 6 bacs ou meubles en escalier). Les fiches orange étant des activités de graphisme, celles-ci sont dans des cartons à dessin que les enfants savent identifier et n’ont pas besoin d’être rangées dans des bacs.
Ainsi chaque atelier possède son propre bac. Je n’ai pas d’atelier en double. Dans le bac, je ne mets que le strict nécessaire à la réalisation de l’atelier. La boite de jeu est rangée vide ou avec le matériel en trop dans ma réserve. Comme ça les boites ne s’abiment pas, en plus c’est plus joli dans la classe et surtout les élèves n’ont pas de difficulté à refermer les boites parfois trop justes pour tout y mettre. Il suffit de tout remettre dans le bac et de glisser le bac dans le meuble.
Ci-contre l’exemple de l’atelier des mots niveau 1/4. Dans le bac, j’ai laissé deux réglettes pour permettre d’écrire le mot en capitales et en script, les cartes 1 étoile (mots de 3 lettres) et les lettres nécessaires en capitales et en script (pour éviter des heures de recherche et un découragement des élèves, je ne mets que les lettres nécessaires).
Comme la plupart des ateliers ont plusieurs niveaux de difficulté, j’ai collé des gommettes étoiles sur chaque fiche du jeu que j’ai regroupées dans des enveloppes elles-mêmes étoilées. Ainsi, ici par exemple, pour atelier Cubes et Nombres 2, chaque enveloppe correspond à un niveau de difficultés et les élèves ont moins de tri à faire. Résultat : ils sont plus autonomes et plus efficaces dans le rangement.
Un petit bonus : le bonhomme couronné !
Pour accroître le plaisir de l’achèvement et motiver encore plus les élèves à aller au bout des défis, sur le même principe que les trophées dans les jeux vidéos, j’ai mis en place le bonhomme couronné. Ainsi, lorsque tous les niveaux d’un atelier ont été réalisés, le bonhomme devient un bonhomme couronné pour le plus grand bonheur des loulous qui l’arborent ainsi avec fièreté dans toute la classe !
Et après ?
Ce cahier suit les élèves de la PS à la GS. En CP, l’emploi du temps est trop chargé pour permettre de le continuer (et aussi, je n’ai pas vraiment les ressources nécessaires). Face à la demande des élèves, j’ai mis en place un plan de travail à mi-chemin entre le cahier de défi et le plan de travail plus scolaire qu’utilise ma collègue de CE-CM. Je le présenterai dans un prochain article.
Quels ateliers ?
Voici (enfin!) les fiches que j’ai créées. Je les partage ici en pdf afin que vous les utilisiez telles quelles dans le cadre de votre classe ou à la maison pour l’IEF.